La masturbation
17 mai 2024
neuro-sexo & Anabelle Ramier
La masturbation est un sujet de plus en plus abordé, mais elle est encore souvent entourée de tabous pour de nombreuses personnes neurodivergentes. Il existe plusieurs fausses idées concernant la sexualité des personnes autistes, vivant avec la trisomie ou d’autres formes de diversité neurologique, comme l’idée qu’elles sont asexuelles. Ces stéréotypes ne reflètent pas nécessairement la réalité de leur désir sexuel.
Ce sont plutôt les restrictions imposées autour de la sexualité des personnes neurodivergentes qui influent sur la manière dont elles la vivent. En limitant leur autonomie et en évitant le sujet, on les pousse à adopter des comportements sexuels problématiques et à vivre leur sexualité de façon contraignante.
Reconnaître l’âge réel d’une personne et éviter les termes comme <écart d’âge mental> respecte l’autonomie d’une personne neurodivergente et aide à prévenir des situations d’ordre légal. Si une personne de 18 ans se fait dire qu’elle a <l’équivalent de 15 ans> , cela pourrait la pousser à aller explorer sa sexualité avec ces personnes, car elle s’identifie à ce groupe d’âge.
Interdire la masturbation pousse souvent une personne à le faire en secret, parfois avec des objets pouvant être dangereux et entraîner des blessures. Cela peut aussi conduire à des situations complexes, où les expériences sexuelles se font dans des endroits publics. Dans ce contexte, il ne s’agit pas tant d’un manque de contrôle des pulsions, mais plutôt de l’interdiction d’un comportement naturel qui se manifestera malgré tout.
Respecter l’intimité de l’autre est une façon de démontrer que vous lui faites confiance. Laisser un endroit désigné pour qu’une personne puisse être seule et s’adonner à la masturbation, comme sa chambre à coucher, permettra à la personne d’avoir un lieu et un temps pour le faire et ainsi d’éviter que cela se produise dans des endroits publics.
Il faut aussi discuter du lieu et du moment propices pour le faire, ainsi que d’encourager la recherche d’informations pour développer des habitudes saines. Il peut être délicat pour un parent ou un proche aidant d’aborder le sujet, et il est toujours possible de contacter des professionnel.le.s qui sont qualifié.e.s pour répondre à vos questions. D’ailleurs, si vous remarquez que votre enfant se masturbe fréquemment, il est possible que l’enfant cherche à combler un besoin spécifique non relié à la sexualité. Il peut être utile d’examiner les différentes possibilités, notamment l’hypersensibilité, qui peut pousser une personne à rechercher des sensations physiques plus intenses, parfois de manière excessive ou risquée. Dans ce cas, il est fortement recommandé de consulter des sexologues pour explorer des solutions adaptées.
Certains professionnels recommandent même d’établir une routine de masturbation autour d’activités quotidiennes. Par exemple, de laisser la personne aller à sa chambre avant le souper. Cela aide à structurer l’activité et permet à la personne de développer des habitudes saines, surtout si elle se masturbe souvent ou dans des lieux publics.
N’hésitez pas à consulter notre liste de professionnels spécialisés dans nos ressources pour obtenir davantage de soutien.